L’Atelier

L’Atelier animé par Jean-Pierre est basé sur la Méthode E.S.P.E.R.E. développée par Jacques Salomé et il s’est déroulé en plusieurs étapes:

• Tour de table, présentation individuelle;
• Présentation rapide de la Méthode E.S.P.E.R.E.;
• Comment fonctionne le système de communication actuel;
• Les règles d’hygiène relationnelle;
• Valeurs fondamentales;
• Visualisation et symbolisation;
• La confirmation.

Le bâton de parole

Jean-Pierre présente le “bâton de parole”. Le “bâton de parole” est très utile lorsque l’on communique en groupe. Il permet de donner la priorité de parole à celui qui l’a en main, les autres participants se doivent de l’écouter et ne pas couper la parole. Remarque évoquée lors de cet atelier: on est aussi mal influencé par de nombreux débats télévisés où les intervenants se coupent sans cesse la parole.

“S.A.P.P.E.” le système fréquemment utilisé

Le système S.A.P.P.E:

• Sourd: on ne s’entend plus;
• Aveugle: on n’observe plus;
• Pervers: on subit des conséquences néfastes; (relations devenant destructrices pour le sujet);
• Pernicieux : on se fait du mal;
• Énergivore: on perd notre énergie inutilement.

C’est le système anti-relationnel qui domine actuellement.

J’ai du mal à m’entendre, j’ai du mal à écouter. Pour arriver à ses fins on utilise la menace, le chantage (mange ta soupe, sinon tu veux de la glace…) ou le fantasme (Si tu ne fais pas ça, tu va voir ce que tu vas voir…). On peut s’auto-saboter avec ce système. Il demande beaucoup d’énergie. C’est le système de l’injonction (tu dois faire ça…) et de l’auto-injonction (il faut que je fasse ça…). Ce système utilise aussi la dévalorisation (tu ne seras jamais capable de …, t’es un bon à rien…), l’auto-dévalorisation (je n’y arriverai jamais…). C’est le système de la culpabilisation (rendre l’Autre coupable de Mes problèmes…).

Il engendre des:

• Souffrances
• Aliénations
• Pathologies banales ou plus structurées
• Problèmes
• Ennuis (emmerdements)

et:

• La dévalorisation;
• La non-confiance en soi;
• Le doute;
• La dépendance;
• la soumission ou l’opposition;
• La relation dominant dominé;
• Etc.

Le but est alors de se ré approprier son bout de la relation.

La Méthode E.S.P.E.R.E.

• Energie;
• Spécifique;
• Pour une;
• Ecologie;
• Relationnelle;
• Essentielle ou à l’Ecole.

La Méthode E.S.P.E.R.E. s’adresse à la communication au plus proche (en face à face), alors que les médias ne communiquent pas, ils informent, que les technologies raccourcissent les distances sans traiter les problèmes de communication relationnelle.

Il existe d’autres techniques de communication comme l’Analyse Transactionnelle, la Programmation Neuro-Linguistique, l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing, ou désensibilisation et reprogrammation par des mouvements oculaires, cette technique est plus proche de la thérapie que de la communication), etc. Ces techniques ne sont pas concurrentes et elles peuvent s’intégrer ou compléter la Méthode E.S.P.E.R.E.

La Méthode propose des règles d’hygiène relationnelle:

• Arrêter de parler sur l’autre;
• Arrêter de parler sur soi;
• Parler de Soi, de son propre ressenti dans la communication;
• etc.

L’écologie relationnelle, ces mots permettent de faire un lien entre l’écologie, le développement durable et le développement personnel.

La communication s’apprend, au-delà du spontanéisme, de la bonne volonté. Un minimum de règles sont à connaitre pour bien communiquer.

La communication n’est pas une affaire d’intention, elle s’apprend.

Elle s’utilise au jour le jour dans toutes nos relations :

• Relations personnelles : relation à soi-même, relation de couple, relations avec nos enfants, relations amicales.
• Relations professionnelles : relations en entreprises ou autres collectivités.

Elle permet de s’approprier de nouveaux comportements pour des relations plus saines et plus authentiques.

Les valeurs fondamentales de la Méthode E.S.P.E.R.E. sont :

• La responsabilisation face à ce qui nous arrive et face à ce que nous pouvons mettre en place nous-même;
• Le respect de soi;
• Le respect de l’autre;
• Le non jugement;
• Le positionnement clair, excluant toute tentative de manipulation.

Les outils de la Méthode E.S.P.E.R.E. :

• Le bâton de la parole : pour faciliter la prise de parole;
• L’écharpe relationnelle : pour visualiser la relation et se responsabiliser à son bout de la relation;
• La visualisation externe : pour montrer ce dont je parle;
• La symbolisation : pour représenter une situation présente ou passée;
• L’actualisation : pour resituer dans le contexte de l’époque;
• La confirmation : pour proposer des relations de confrontation;

Quelques concepts:

• nous sommes toujours trois dans une relation;
• découvrir que derrière toute peur, il y a un désir;
• différencier sentiment et relation;
• ne pas confondre Désir- Projet- Réalisation;
• différencier besoin et désir;
• ne pas confondre le sujet qui parle et l’objet dont il parle;

Symbolisation:

Par exemple, je peux symboliser une relation amoureuse par une plante, et m’occuper de la plante c’est comme si je m’occupais de la personne.

Visualisation:

Exemple repris d’un ouvrage de Jacques Salomé: une mère a perdu son enfant. Jacques Salomé lui propose de planter un arbre, et en prenant soin de cet arbre, c’est comme si elle entretenait l’amour pour son enfant. Cela avait un autre avantage, sa douleur a été extériorisée et a été moins forte.

Comment réagir face à un message négatif

Lorsque je reçois un message négatif ou violent, plutôt que de le garder en moi, je peux le restituer, symboliquement, sans violence et dans le relationnel. Cela se matérialise par une feuille sur lequel j’écris mon ressenti face à cette violence, accompagné d’un objet qui symbolise cette violence, et je restitue le tout à la personne qui m’a envoyé le message négatif. Si je ne peux pas (ou ne veux pas) le renvoyer, je dépose le tout dans une “poubelle relationnelle”. J’évacue la violence que j’ai reçu.

Se remettre en question

La méthode E.S.P.E.R.E. nécessite d’accepter de se remettre en question et de remettre en question le système de communication souvent utilisé. Pour cela il faut être capable d’utiliser de nouvelles règles d’hygiène relationnelle, de me les imposer et de les proposer à l’autre.

Parler de Soi

Dans la communication, parler de soi commence souvent par un “Je”. Ce n’est pas un “Je” égocentrique, c’est un “Je” d’affirmation, un “Je” de positionnement. Il faut éviter voire bannir le “Tu”, ce qui est symbolisé par des phrases comme “Le tu tue”, ou encore “Tu tu tut tut… le klaxon” (Tu devrais faire ça, Tu devrais travailler mieux…).

Attention: Je pense que Tu…Je propose que Tu… ne sont qu’une formule de politesse derrières la quelle se cache un Tu déguisé, et une parole Sur l’autre. Il en de même pour une formule du style “On pourrait faire comme ça…”, c’est un Tu déguisé.

Exemple extrait du blog “blog-espere.com”:

Pour parler de soi, il s’agira donc d’arrêter de parler sur l’autre, même avec des « je pense », « j’espère », « je crois »…
Parler de soi signifie témoigner de ce que l’on a à l’intérieur de soi, de ce que l’on vit, de ce que l’on ressent…
Pour vous y aider, voici la question clé que vous pouvez vous poser chaque fois que vous êtes tenté de parler sur l’autre et de dire « tu »: « qu’est ce que cela me fait ? » ou bien « qu’est-ce que je ressens ? »
Exemple : mon fils est en retard en rentrant de l’école. Je peux être tentée de le gronder et de lui dire : « tu es en retard, tu me fais des frayeurs, tu te fiches de ce que je ressens… » C’est-à-dire une culpabilisation : je fais porter à l’autre la responsabilité de ce que je ressens.
L’autre possibilité, que je vous propose, serait de se demander : qu’est-ce que je ressens quand mon fils rentre en retard de l’école ?
Peut-être de la colère, de l’inquiétude, du soulagement quand je le vois rentrer…
Il serait alors possible de dire cela simplement : « j’étais inquiète de ne pas te voir rentrer, je suis en colère par rapport à ce retard… ».
A travers ce « je », il y a une responsabilisation de la personne qui parle… et un espace pour celui qui écoute qui va pouvoir se positionner à son tour peut-être…

Exister

Dans la Méthode E.S.P.E.R.E., l’objectif est d’exister. Exister sans écraser l’autre. Exister face à l’autre, et peut-être se confronter à l’autre. Exister sans être dans une relation dominant dominé. Ce n’est pas parce qu’on a des points de vue différents qu’on est obligé de se faire la guerre.

Apposition plutôt que opposition

Au lieu de chercher à tout prix de convaincre l’autre, ou à l’inverse de se soumettre à l’opinion de l’autre, la solution est de pratique l’apposition (ou le “pas de côté”). Ok, tu as ton point de vue, moi j’ai le mien, et chacun a le droit d’avoir un point de vue différent.

Derrière chaque peur il y a un désir

Derrière une peur il y a toujours un désir. La Méthode E.S.P.E.R.E. met en avant le désir qui se cache derrière une peur.

Exemple: J’ai peur de mourir. Donc j’ai le désir de vivre et une des solutions est de vivre l’instant présent.

Les obstacles à la communication:

Voici deux croquis qui illustrent les obstacles à la communication.

Le premier illustre le chemin entre la pensée de l’un jusqu’à la pensée de l’autre.

• Entre ce que je veux dire et ce que je dis, je peux ne pas utiliser les bons mots, traduire une pensée en mots est déjà une première étape difficile.
• Ensuite le message peut être perturbé par des bruits ambiants, un volume trop faible, seule une partie sera audible.
• On n’écoute pas réellement tout le temps, si les propos sont longs par exemple notre esprit peut “vagabonder”.
• Sur ce que j’ai bien écouté, le sens que je donne aux mots reçus n’est peut être pas le même que le sens donné à mon interlocuteur (la grande majorité des mots ont plusieurs significations).
• Et pour finir, surtout si le message est long, je ne retiens pas tout, j’en fais une synthèse, et toute synthèse supprime une partie du message.

Cet exemple plutôt oral peut tout à fait être adapté à l’écrit.

Le second exemple montre la répartition entre le verbal, le corporel et le para verbal.

On se rend compte de la faible importance des mots dans l’ensemble de la communication.

• Sens littéral des mots: c’est typique des messages écrits (mail, sms etc.), il ne contiennent que 7% du message que l’on voudrait faire passer… Et souvent on les abrège.
• Para verbal: typique d’une communication par téléphone, on ajoute 38% grâce à l’intonation le volume de la voix, le rythme etc. Avec le sens littéral des mots on arrive à 45% du message que l’on veut faire passer.
• Non verbal: c’est le cas du face à face, les gestes, la position, etc. comptent pour 55% du message, à noter qu’on n’atteint qu’une partie de ce chiffre par des communications en vidéos (la qualité n’est pas la même qu’en réel, le cadrage sur le visage ne montre pas le reste du corps etc.)

Cela semble exagéré? Comment communiquez-vous avec un bébé? Souriez et dites n’importe quoi sur un ton aimable, et il va sourire. S’il vous voit en colère (pas forcément sur lui) et utiliser un ton agressif, vous verrez son visage se transformer, il sera inquiet. Il perçoit 93% du message!

En conclusion, si on communique, c’est presque un miracle!

La confirmation

Quand je m’exprime, l’autre devrait me dire ce qu’il a entendu pour éviter tout malentendu, et de même lorsque l’autre s’exprime, je lui confirme ce que j’ai entendu. Cette partie de la séance a fait l’objet d’un petit débat sur les différentes manières de confirmer:

• Répéter: permet d’être certain que les mots entendus sont bien les mêmes que ceux émis, c’est très utile dans un environnement bruyant. C’est le cas d’un avion avec sa tour de contrôle, et cela fonctionne car il y a des deux côtés le même “dictionnaire” de mots qui n’ont qu’une seule signification. Ce qui n’est pas le cas des relations humaines. Répéter qu’une partie (en général le ou les derniers mots), peut signifier que les mots ont bien été reçus, et l’intonation et les gestes peuvent être soit une approbation (fin de la communication) soit une invite à continuer ou développer. Attention, répéter mots à mots sans raison particulière (pas de bruits) trop souvent peut devenir agaçant.
• la reformulation: le principe est de dire avec ses propres mots ce que l’on croit avoir compris, de se mettre d’accord sur le sens des mots, et avec quelques aller retour, arriver à comprendre l’idée de l’interlocuteur (comprendre ne veut pas dire être d’accord…)

Extrait vidéo de l’Atelier de Communication Relationnelle (Méthode E.S.P.E.R.E.) du 10 Janvier 2020

Ceci n’est qu’un extrait qui permet de d’apprécier la manière dont s’est déroulée cet Atelier.

Remarque: les extraits vidéo sont publiés avec l’accord des participants et des extraits peuvent encore être supprimés à tout moment à leur demande. Les exemples personnels que les participants ont pu donner ne sont pas publiés.